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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/341

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son volume sur l’Empire. Il sera sombre. L’ancien régime lui avait paru lamentable ; la Révolution lui a semblé absurde et hideuse ; l’Empire, qui a consacré les pires conquêtes de la Révolution, le dégoûtera plus encore. Il verra dans Napoléon un sous-officier cabot, le Bel-Ami de la Victoire. Il sera de plus en plus épouvanté de la sottise et de la férocité de l’animal humain. Et l’impression du volume pourra bien être retardée parce qu’il y aura tant de citations, à chaque page, à chaque ligne, que l’imprimeur, à court, sera obligé de faire fondre plusieurs milliers de guillemets.

Et la poésie ? — On attend de M. Sully-Prudhomme un poème intitulé : Le Bonheur. Il fera celui des professeurs de mathématiques, car les trois premiers livres de la géométrie de Legendre s’y trouveront mis en sonnets. M. François Coppée nous donnera quelques poèmes populaires et familiers. Le plus remarqué sera la Crémière :

  C’était une humble femme, une simple crémière
  De Montmartre. Elle était vaillante. La première
  Du quartier, quand pointait l’aube aux cieux violets,
  De sa pauvre boutique elle était les volets…

Ô vieille sibylle, dis-je à la dame, extralucide, vos malices sont grosses. C’est comme si vous me disiez que les pommiers continueront de donner des pommes, et les rosiers des roses, et que M. Dupuis et Mme Judic continueront de jouer les