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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/350

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samedis, et aussi la veille des fêtes, parer l’autel, mettre en ordre les vêtements sacerdotaux. Une fois, M. l’abbé Fulcran a trouvé son neveu en train de baiser ces saints ornements, auxquels les mains de Méniquette venaient de toucher ; et le digne prêtre, peu clairvoyant, a loué Ferdinand de sa piété.

M. l’abbé Fulcran a pour Méniquette la plus haute estime :

— Mlle Pigassou est une âme d’élite, répète-t-il à tout propos.

… M. l’abbé Fulcran et son neveu sont invités à faire le réveillon chez M. Pigassou ; Ferdinand ne se tient pas de joie. De plus, il doit chanter un solo à la messe de minuit ; et Méniquette sera là !

Description de la messe de minuit à Lignières-sur-Graveson. Énumération des principaux assistants, avec leurs prénoms et profession. Les femmes, encapuchonnées de noir, ont apporté leurs lanternes — Effets de lumière et d’ombre.

Le jeune Ferdinand, étranglé d’émotion, rate son solo. Il fait un couac… et voit rire Méniquette, qui est assise sur le premier banc, « du côté de la sainte Vierge ».

Son désespoir est tel, qu’il se sauve dans la sacristie ; là, il dépouille son rochet et sa soutanelle d’enfant de chœur ; il ouvre la porte qui donne sur le cimetière, escalade le mur, se jette au hasard à travers champs.

Il songe en pleurant :