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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/162

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  Tous les bruits d’ici-bas tombaient avec le jour.
 . . . . . . . . . . . . . . . . .
  Et vers l’Occident seul, une porte éclatante
  Laissait voir la lumière à flots d’or ondoyer…

Et alors il semble que tout soit attiré vers cette porte et aille s’y engouffrer :

  Et les ombres, les vents, et les flots de l’abîme,
  Vers cette arche de feu tout paraissait courir,
  Comme si la nature et tout ce qui l’anime
  En perdant la lumière avait craint de mourir !
 . . . . . . . . . . . . . . .
  Et mon regard long, triste, errant, involontaire,
  Les suivait et de pleurs sans chagrin s’humectait…

Et de l’Image immense, sans effort et comme si tombait seulement un dernier voile diaphane, l’Idée surgit :

  Ô lumière, où vas-tu ? . . . . . . . . . . . . . . .
  Poussière, écume, nuit ; vous, mes yeux, toi mon âme,
  Dites, si vous savez, où donc allons-nous tous ?…
  À toi, Grand Tout, dont l’astre est la pâle étincelle,
  En qui la nuit, le jour, l’esprit vont aboutir !…

Au reste, les Harmonies tout entières (et j’arrive ainsi à l’étude du « fond ») ne sont qu’un long et opulent symbole, puisque nul tableau n’y est peint pour lui-même et que toutes les choses décrites y sont représentatives de quelque chose qui les dépasse, soit