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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/163

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de la grandeur et de la bonté divines, soit des sentiments que l’homme doit avoir pour Dieu.

M. Deschanel écrit : « Les idées de Lamartine sont inconsistantes ; elles flottent à tous les vents du siècle. Il mêle l’Ancienne et la Nouvelle Loi. Dieu est pour lui, tantôt le Jéhovah biblique, tantôt le Christ, tantôt l’Esprit-Saint, avec toutes sortes de métamorphoses ; tantôt le Dieu du Vicaire savoyard, à moitié rationaliste ; tantôt l’Âme de la Nature, et la Nature elle-même, confondues ; de sorte qu’on l’accusa de panthéisme, non sans apparence. »

Cela est très bien dit. Seulement, où M. Deschanel semble mettre un reproche, je mettrais une louange. L’éminent professeur dit encore mieux, un peu plus loin : « Les Harmonies parcourent au hasard, si l’on ose dire, toute la gamme des concepts sur l’idée de Dieu. C’est moins le panthéisme philosophique que le panthéisme lyrique. »

Ici, je souscris pleinement, je ne repousse que ces deux mots : « au hasard ». Ces « psaumes modernes », comme Lamartine avait voulu les nommer, sont en effet un vaste cantique au Divin perçu et considéré successivement dans toutes ses manifestations et tous ses modes ; mais ils suivent, si je ne m’abuse, une espèce d’ordre logique, naturel, — et ascendant.

1º C’est d’abord le développement, en quatre ou cinq magnifiques symphonies, de ce délicieux psaume énumératif de François d’Assise, où l’âme légère et si douce de ce saint de plein air invite toutes les créa-