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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér6, 26e mille.djvu/210

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absent, et le je ne sais quoi de brûlant, d’âcre et d’impur, qu’un Parny, — ou un Mendès, — rencontre sans y faire effort… Quand le poète nous dit :

  Comme un pli gracieux de rose purpurine,
  Une ombre dessinait l’aile de sa narine,

nous voyons la narine moins que la rose. Quand il nous dit :

  Ses lèvres, comme un lis dont le bord du calice,
  Prêt à s’épanouir, en volute se plisse,
  S’entr’ouvraient et faisaient éclater en dedans,
  Comme au sein d’un fruit vert, les blancs pépins des dents,

les dents et les lèvres nous sont moins présentes que ce fruit éclaté et que ce lis qui s’entr’ouvre ; et, quand nous lisons ces vers :

  Ses membres délicats aux contours assouplis,
  Ondoyant sous la peau sans marquer aucuns plis,
  Pleins, mais de cette chair frêle encor de l’enfance
  Qui passe d’heure en heure à son adolescence,
  Ressemblaient aux tuyaux du froment ou du lin,
  Dont la sève arrondit le contour déjà plein,
  Mais où l’été fécond qui doit mûrir la gerbe
  N’a pas encor durci les nœuds dorés de l’herbe,

nous songeons bien un peu qu’il s’agit des bras et des jambes d’une belle enfant ; mais nous sommes, surtout induits en une vision de blés verts et, par