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journal, ne pouvant prendre sur eux de conformer désormais leur conduite politique aux instructions du pape Léon XIII. Ces instructions, M. Eugène Veuillot les avait pleinement acceptées. Je me demandai alors : Qu’eût fait Louis Veuillot ? Et quelle serait aujourd’hui son attitude ? Et c’est ainsi que je fus amené à mieux connaître son œuvre, que je n’avais jusque-là qu’effleurée.

Cette œuvre est considérable : cinquante volumes presque tous fort compacts, — sans compter les articles non recueillis et qui, je pense, formeraient une masse au moins égale d’imprimé. De tout cela, je crois avoir exploré et retenu l’essentiel. Ce qui est sûr, c’est que j’ai rarement vu plus immense labeur, ni plus rigoureuse unité d’esprit et de doctrine dans des occasions plus variées, ni plus riche et plus robuste tempérament d’écrivain. Et je l’ai aimé davantage, à mesure que j’ai compris quelle rare et forte et originale espèce de chrétien il avait été.

Mais, pour me retrouver dans cette surabondance de documents, je suis bien forcé de recourir à l’artifice des divisions et d’étudier tour à tour, dans Louis Veuillot, bien qu’en réalité ils s’y confondent (aussi m’arrivera-t-il sans doute de les mêler un peu), l’homme, le catholique et l’artiste.