moments et finit par voir dans un ouvrage ce que les autres n’y voient pas, et pourrait dire comme Philaminte :
Je ne sais pas, pour moi, si chacun me ressemble,
Mais j’entends là-dessous un million de mots.
Ainsi les snobs du commun ont pour guides des façons de snobs inventifs et supérieurs ; et, au point où nous sommes parvenus, le snobisme ne nous apparaît plus que comme un des noms particuliers de l’universelle illusion par laquelle l’humanité dure et semble même marcher.
Voilà les snobs vengés, j’imagine. Ils pullulent à l’heure qu’il est, et c’est plutôt bon signe, si cela veut dire que rarement autant de gens se sont intéressés à l’art et à la littérature. La floraison du snobisme prouve, non pas la santé, mais l’abondance et comme l’intensité de la production littéraire. Et c’est pourquoi je vous ai parlé des snobs avec aménité.
(1898)