Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/131

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à gagner que par coquetterie. Il connaissait son devoir ; il était galant homme, incapable de violer le contrat tacite qui les réunissait autour de la table de jeu. Sûrement, il allait « rendre » l’argent.

Le baron distribua les cartes. Le prince Otto souriait, imperturbable.

Issachar abattit neuf.

Ce fut une stupeur. Que se passait-il donc entre le baron et son hôte ? Le duc, Desraviers et le marquis coulèrent un mauvais regard vers le prince, dont le visage était tout décomposé par la colère.

— Continuons-nous ? demanda le baron.

— Est-ce que vous vous f… du monde ? laissa échapper brutalement le prince.

Les trois autres ayant pris congé avec une rapidité discrète :

— Eh bien, que voulez-vous ? dit le prince en essayant de se contenir, c’est la déveine, la sombre déveine.

Et il ajouta avec une intonation à la Dupuis :

— La voillà bien ! ah ! que la voilllà bien !… Et cela est d’autant plus fâcheux que je suis forcé de vous avouer, mon cher baron…

— Monseigneur, interrompit doucement Issachar, je supplie Votre Altesse royale de ne pas