Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/15

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— Messieurs, dit le roi, nous vous invitons à présenter votre hommage au prince de Marbourg.

Il était là, debout à la droite du trône, le prince Hermann, fils aîné du roi. Trente-six ans, taille médiocre, la barbe châtaine et clairsemée, le front dégarni, les traits fins, portant assez mal son uniforme de général de division, il avait bien plutôt l’air d’un professeur d’université que d’un prince de maison guerrière.

Le défilé commença.

D’abord, la princesse royale Wilhelmine, sa beauté paisible et un peu froide un instant échauffée par une expression de joie et de triomphe. Arrêtée devant le prince son mari, elle le salua d’une de ces révérences autrefois apprises dans la petite cour cérémonieuse de l’archiduc son père et dont elle avait scrupuleusement gardé les rites parmi la très sobre étiquette d’Alfanie.

A cette longue révérence, encore amplifiée par le déroulement du manteau de cour qui traînait derrière elle, le prince répondit par un sourire triste. Puis il prit la main de sa femme et la baisa.

Comme la princesse allait regagner sa place, le roi lui fit signe d’approcher.