Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/180

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puissance et qu’il serait maladroit de le mécontenter… Au reste, un rien le ravirait… une simple marque d’estime, et qui ne te coûterait pas un sou.

— Enfin, quoi ?

Otto laissa tomber d’un air négligent :

— Mais… le grand-cordon de l’Aigle-Bleu, par exemple.

— Le grand-cordon de l’Aigle-Bleu au baron Issachar ?

— Mon Dieu…

— Dis-moi ses titres.

— Mais… son argent.

— C’est tout ?

— Qu’est-ce qu’il te faut ? Tu refuses encore ?

— Ah ! oui, je refuse !

— Tu n’es pas aimable. Je te croyais plus… Voyons, qu’est-ce que tu as contre moi ?

— Tu veux le savoir ?

— Oui, j’aime autant.

— Tu y tiens beaucoup ?

— Mais va donc !

— Eh bien, j’ai que la pensée d’être ici ton complice me fait horreur. Veux-tu que je te dise pourquoi tu viens mendier pour ce pauvre baron Issachar ? C’est que ce juif te tient à la gorge, toi, deuxième prince du sang ; c’est que tu