— Mon Dieu ! faites que ce peuple comprenne ! Faites que ce peuple ne soit pas méchant !
— Pauvre Hermann ! dit une voix.
Il se retourna et vit son cousin Renaud. Il courut à lui comme quelqu’un qui cherche un refuge ou qui a besoin d’un témoignage :
— Renaud, mon cher Renaud, n’est-ce pas que tu m’approuves, toi ? N’est-ce pas que j’ai raison d’avoir confiance ?
— Oh ! moi, je te l’ai déjà dit, je te plains. Fais comme tu voudras : tu es sûr de mal faire. C’est triste d’être prince à l’heure qu’il est, à moins d’être un nigaud ou un bandit… Je n’ai plus soif que d’une chose : c’est d’être simplement une tête dans la foule.
Il tendit à Hermann un parchemin :
— Tiens, signe-moi ce brevet, que j’ai fait préparer comme nous en étions convenus.
— Tu le veux ?
— Je t’en supplie.
— Tu n’auras pas de regret ?
— Non.
Quand Hermann eut signé :
— Merci, dit Renaud. Tu viens de m’affranchir. A partir de cet instant, je ne suis plus que Jean Werner, enseigne de vaisseau en congé. Je respire enfin.