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Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/258

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Seul, un certain relent de bête mal lavée l’excitait encore. Mais il n’était vraiment en train que s’il s’y joignait l’attrait d’un danger à courir et du mélange possible d’une odeur de sang avec l’autre odeur. Ainsi cet irréprochable civilisé « simplifiait » ses goûts et revenait à la nature--par le plus long. Déjà, à Marbourg, à Paris, à Londres, il avait eu des caprices de débauche malpropre et canaille. Dans l’humble mesure où ces choses sont permises aujourd’hui aux ennuyés, il avait tenté les expériences de Néron et couru, la nuit, sous un déguisement, les quartiers infâmes, se colletant dans les bouges avec les portefaix ou disputant leurs gitons aux escarpes.

Otto avait donc l’habitude des déguisements. D’ailleurs, outre que le type physique auquel il se rattachait était des plus communs en Alfanie, le grand diable vanné et déhanché, vêtu en bourgeois campagnard, qui avait abordé la petite-fille du garde à la kermesse de Steinbach, ne ressemblait que de fort loin aux roses chromos populaires qui prétendaient reproduire les traits du prince.

Kate ne soupçonna rien : seulement, l’homme lui parut « distingué », avec elle ne savait quoi, sous la nonchalance de ses manières, qui lui faisait