Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/84

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Soulagée du soupçon qui commençait à la tourmenter, la princesse demanda d’un ton plus doux :

— Était-il nécessaire qu’elle s’adressât à vous pour cela ?

Hermann prit un air détaché :

— Elle est, comme vous savez, timide et un peu sauvage. A tort ou à raison, je lui fais peur moins que vous parce qu’elle me connaît depuis plus longtemps, et elle a pris l’habitude de recourir à moi dans les grandes circonstances. Soyez tranquille : je l’ai très fort grondée pour son manque de tenue. Enfin, madame, comme je suis sûr de son bon cœur et que j’ai vu son repentir, je vous demande de lui pardonner et de faire droit à sa requête.

— Je ne vois aucun inconvénient, aucun, à ce que mademoiselle de Thalberg s’absente pendant quelques mois, dit la princesse, accentuant à peine l’ironie de sa réponse.

— Je remercie Votre Altesse royale, dit Frida avec une longue révérence.

Quand elle se fut éloignée :

— Vous êtes bien sévère pour cette jeune fille, dit le prince.

— Et vous, bien indulgent.