Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/83

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— C’est dit… Et Audotia ?

— Je fais grâce aux condamnés de la dernière émeute. Ce sera un de mes dons de joyeux avènement.

— Merci, mon cher seigneur. Du plus profond de mon cœur, merci !

Elle prit les mains d’Hermann et les baisa avec emportement.

— Que d’effusion, mademoiselle de Thalberg !

Depuis quelques instants, secrètement inquiète de la disparition de son mari, la princesse Wilhelmine, sous prétexte de venir respirer l’air frais de la nuit, était venue explorer la terrasse, et, ayant découvert ce qu’elle cherchait, elle s’avançait, la tête haute, dans son immuable sérénité.

— Mademoiselle de Thalberg, dit Hermann, croit avoir à me remercier. Elle me priait de l’excuser auprès de vous de son incorrection de tantôt. Je lui ai promis de le faire.

— Il suffisait qu’elle s’en excusât elle-même, dit sèchement Wilhelmine.

— Elle me priait aussi de vous demander pour elle un congé de quelques mois, qu’elle désire passer chez son grand-oncle, le marquis de Frauenlaub.