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risus rerum


Nul oiseau vagabond n’a de plus longues ailes,
De plus libres destins, ni d’amours plus fidèles
Pour le pays des flots noirs, cuivrés, bleus ou verts.

Et j’aime leurs ébats, car les mouettes grises
Que berce la marée et qu’enivrent les brises
Sont les grands papillons qui butinent les mers.



II


Vers le grand soleil d’or qui, par l’ombre insulté,
Ramène sur son front sa pourpre qu’il déploie,
Là-bas, vers l’incendie énorme qui flamboie
Sous l’écran violet de l’âtre illimité,

Il vole, il vole, épris d’un désir indompté,
L’oiseau gris qui du gouffre et des flots fait sa joie ;
Dans cette pourpre ardente il s’enfonce, il se noie,
Et qui le voit du bord le voit dans la clarté.