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les médaillons


Jamais il n’atteindra l’astre divin : qu’importe ?
— Ainsi vers l’Idéal un saint amour m’emporte,
Heureux si je pouvais, dans mes rapides jours,

Loin des réalités et des laideurs humaines,
Sans l’atteindre jamais m’en approchant toujours,
Apparaître baigné de ses lueurs lointaines !



III


Couchant bizarre. En haut le ciel couleur de brique ;
Plus bas, rayant le mur de l’éternel palais,
Luisent sur une nacre aux chatoyants reflets
De minces traits de feu, d’un éclat phosphorique.

Avec une rigueur quasi géométrique
Se prolongent tout droit ces lumineux filets,
Parallèles entre eux, rouges et violets,
Réglant le ciel ainsi qu’un papier à musique.