Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 2.djvu/261

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cette captivité générale, et que cette histoire s’est passée sous le règne des Perses, après que le peuple d’Israël fut revenu de Babylone ; mais ce dernier sentiment n’est pas celui qui s’accorde le mieux avec les circonstances rapportées, et c’est ce qu’il est à propos d’examiner.

Quoique ce livre n’ait pas été mis dans le canon des Juifs, on ne peut disconvenir qu’ils ne l’aient fort estimé, puisqu’il passe pour certain qu’il a été traduit en grec par les Septante. L’Église l’a compté au nombre des livres saints, et saint Jérôme assure qu’il avait été reconnu par le concile de Nicée pour un des livres canoniques de l’Écriture ; et, comme nous avons dit, cette histoire est citée par saint Clément Romain, par l’Alexandrin et par Tertullien, et est reconnue pour canonique par le concile d’Hippone, par le troisième de Carthage, par le concile romain sous Gélase, par Innocent I, et en dernier lieu par le concile général de Trente.

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Puissance d’Arphaxad. Il est vaincu par Nabuchodonosor, qui veut ensuite se faire rendre hommage par les autres peuples voisins.


ARPHAXAD, roi des Mèdes, avait assujetti à son empire un grand nombre de nations, et il bâtit une ville très-forte, qu’il appela Ecbatane,

2. De pierres carrées et taillées ; il en fit les murailles de soixante-dix coudées de large et de trente coudées de haut ; et il en éleva les tours à la hauteur de cent coudées.

3. Et chacun de leurs côtés carrés s’étendait dans un espace de vingt pieds ; et il en fit les portes de la hauteur des tours ;

4. Et il se glorifiait comme étant invincible par la force de son armée et par la multitude de ses chariots de guerre.

5. Mais Nabuchodonosor, roi des Assyriens, qui régnait dans la grande ville de Ninive, fit la guerre, la douzième année de son règne, à Arphaxad, et le vainquit

6. Dans la grande plaine appelée Ragau, près de l’Euphrate, du Tigre, et de Jadason, dans la campagne d’Érioch, roi des Éliciens.

7. Alors le règne de Nabuchodonosor devint florissant, son cœur s’en éleva ; et il envoya à tous ceux qui habitaient dans la Cilicie, à Damas, sur le mont Liban,

8. Et aux peuples qui sont sur le Carmel, et en Cédar, et à ceux qui habitaient dans la Galilée, dans la grande campagne d’Esdrelon,

9. Et à tous ceux encore qui étaient en Samarie, et au-delà du fleuve du Jourdain jusqu’à Jérusalem, et dans toute la terre de Jessé jusqu’où l’on arrive aux confins de l’Ethiopie.

10. Nabuchodonosor, roi des Assyriens, envoya des ambassadeurs à tous ces peuples :

11. Mais tous d’un commun accord refusèrent ce qu’il demandait, renvoyèrent ceux qui étaient venus de sa part, sans qu’ils pussent rien obtenir, et les chassèrent avec mépris.

12. Alors le roi Nabuchodonosor irrité contre toute cette terre, jura par son trône et par son royaume qu’il se vengerait de toutes ces contrées.



Nabuchodonosor envoie Holoferne avec une puissante armée, pour s’assujettir tous les peuples voisins. Premiers exploits de ce capitaine. Il s’avance jusqu’à Damas.


1. L’an treizième du règne de Nabu-