Page:Lemaistre de Sacy - La sainte Bible, Furne, 1841, vol 3.djvu/455

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pays : Mon fils, ayez pitié de moi, qui vous ai porté neuf mois dans mon sein, qui vous ai nourri de mon lait pendant trois ans, et qui vous ai élevé jusqu’à l’âge où vous êtes.

28. Je vous conjure, mon fils, de regarder le ciel et la terre, et toutes les choses qui y sont renfermées, et de bien comprendre que Dieu les a créées de rien, aussi bien que tous les hommes.

29. Ainsi vous ne craindrez point ce cruel bourreau ; mais vous rendant digne d’avoir part aux souffrances de vos frères, vous recevrez de bon cœur la mort, afin que je vous reçoive de nouveau avec vos frères dans cette miséricorde que nous attendons.

30. Lorsqu’elle parlait encore, ce jeune homme se mit à crier : Qu’attendez-vous de moi ? je n’obéis point au commandement du roi, mais au précepte de la loi qui nous a été donnée par Moïse.

31. Quant à vous, qui êtes l’auteur de tous les maux dont on accable les Hébreux, vous n’éviterez pas la main de Dieu.

32. Car pour nous, c’est à cause de nos péchés que nous souffrons toutes ces choses ;

33. Et si le Seigneur notre Dieu s’est mis en colère contre nous pour nous châtier et nous corriger, il se réconciliera de nouveau avec ses serviteurs.

34. Mais pour vous, qui êtes le plus scélérat et le plus abominable de tous les hommes, ne vous flattez pas inutilement par de vaines espérances, en vous enflammant de fureur contre les serviteurs de Dieu ;

35. Car vous n’avez pas encore échappé le jugement de Dieu, qui peut tout, et qui voit tout.

36. Et quant à mes frères, après avoir supporté une douleur passagère, ils sont entrés maintenant dans l’alliance de la vie éternelle ; mais pour vous, vous souffrirez au jugement de Dieu la peine que votre orgueil a justement méritée.

37. Pour ce qui est de moi, j’abandonne volontiers, comme mes frères, mon corps et mon âme pour la défense des lois de mes pères, en conjurant Dieu de se rendre bientôt favorable à notre nation, et de vous contraindre, par les tourments et par plusieurs plaies, à confesser qu’il est le seul Dieu.

38. Mais la colère du Tout-Puissant, qui est tombée justement sur tout notre peuple, finira à ma mort et à celle de mes frères.

39. Alors le roi, tout enflammé de colère, fit éprouver sa cruauté à celui-ci encore plus qu’à tous les autres, ne pouvant souffrir que l’on se moquât ainsi de lui.

40. Il mourut donc dans la pureté de son innocence comme les autres, avec une parfaite confiance en Dieu.

41. Enfin la mère souffrit aussi la mort après ses enfants.

42. Mais nous avons assez parlé de sacrifices et d’excessives cruautés.



Victoires de Judas contre Nicanor, Timothée, et Bacchide.


1. Cependant Judas Machabée et ceux qui étaient avec lui, entraient secrètement dans les villages et les châteaux, et faisaient venir leurs parents et leurs amis ; et prenant avec eux ceux qui étaient demeurés fermes en la religion judaïque, ils attirèrent à eux jusqu’à six mille hommes.

2. Et ils invoquaient le Seigneur, afin qu’il regardât favorablement son peuple, que tout le monde foulait aux pieds ; qu’il fût touché de compassion pour son temple, qui était profané par les impies ;

3. Qu’il eût pitié des ruines de la