Page:Lemaistre de Sacy - Nouveau testament, Mons, 1667, vol 2.djvu/79

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8 que nul des princes de ce monde n’a connüe : puisque s’ils l’eussent connue, ils n’eussent jamais crucifié le Seigneur, & le Roy de gloire ;

9 & de laquelle il est écrit : Que l’œil n’a point veu, l’oreille n’a point entendu, & le cœur de l’homme n’a jamais conceu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.

10 Mais pour nous, Dieu nous l’a revelé par son Esprit ; parce que l’Esprit pénétré tout, & même[1]ce qu’il y a en Dieu de plus profond & de plus caché.

11 Car qui des hommes connoist ce qui est en l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en luy ? Ainsy nul ne connoist ce qui est en Dieu, que l’Esprit de Dieu.

12 Or nous n’avons point receu l’Esprit du monde, mais l’Esprit de Dieu, afin que nous connoissions les dons que Dieu nous a faits :

13 & nous les annonçons non avec les discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne le saint Esprit,[2]traittant spirituellement les choses spirituelles.

14 Or l’homme animal & charnel n’est point capable des choses qu’enseigne l’esprit de Dieu : elles luy paroissent une folie, & il ne les peut comprendre ; parce que c’est par une lumiere spirituelle qu’on en doit juger.

15 Mais l’homme spirituel juge de tout, & n’est jugé de personne.

16 Car qui connoist l’Esprit du Seigneur, &

  1. l. les profondeurs de Dieu.
  2. an communiquant les choses spirituelles aux spirituels qui en sont capables.