arie-Joseph Chénier, frère puiné d’André, né comme lui à Constantinople, fut le poète tragique de la période révolutionnaire. Il appartient à ce recueil par son Épitre sur la calomnie (1797), La Promenade (1805) et quelques morceaux de peu d’étendue qui sont le meilleur de son œuvre.
« Cette gloire, dit Saint-René Taillandier, qu’il avait bruyamment cherchée sur la scène par des tentatives contestables, ce sont les Épîtres, les Satires qui la lui donnent. »
(sur la mort de son frère)
’entends crier encor le sang de leurs victimes,
Je lis en traits d’airain la liste de leurs crimes.
Et c’est eux qu’aujourd’hui l’on voudrait excuser !
Qu’ai-je dit ? On les vante ! Et l’on m’ose accuser,
Moi jouet si longtemps de leur lâche insolence,
Proscrit pour mes discours, proscrit pour mon silence,