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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.



LA FERMIÈRE




Amour à la fermière ! elle est
Si gentille et si douce !
C’est l’oiseau des bois qui se plaît
         Loin du bruit dans la mousse ;
Vieux vagabond qui tends la main,
        Enfant pauvre et sans mère,
Puissiez-vous trouver en chemin
        La ferme et la fermière !

De l’escabeau vide au foyer
        Là le pauvre s’empare,
Et le grand bahut de noyer
        Pour lui n’est point avare ;
C’est là qu’un jour je vins m’asseoir,
        Les pieds blancs de poussière ;
Un jour… puis en marche ! et bonsoir
        La ferme et la fermière !

Mon seul beau jour a dû finir,
        Finir dès son aurore ;
Mais pour moi ce doux souvenir
        Est du bonheur encore ;
En fermant les yeux, je revois
        L’enclos plein de lumière,
La haie en fleur, le petit bois,
        La ferme et la fermière !

Si Dieu, comme notre curé
        Au prône le répète,
Paie un bienfait (même égaré),
        Ah ! qu’il songe à ma dette,