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ANDRÉ LEMOYNE

1822


André Lemoyne, né à Saint-Jean d’Angély (Charente Inférieure), fut d’abord avocat à Paris en 1847, compositeur d’imprimerie en 1850, puis correcteur ; en 1877, il fut nommé archiviste à l’École nationale des Arts décoratifs.

Comme poète, André Lemoyne s’est fait surtout une place à part et très personnelle dans la pléiade contemporaine, par la manière large et précise de comprendre le paysage et de rendre les divers aspects de la mer et du ciel. Le songe du Grand Veneur donne une idée juste de son amour profond de la forêt.

Madame Alphonse Daudet, quand furent publiés Paysages de Mer et Fleurs des Prés, s’exprimait ainsi :

« Les poèmes intitulés : Prieuse, Retour, Les Berceaux, Printemps, sont délicieux et d’une grâce exquise, mais les paysages qui suivent ont une incomparable grandeur ; le poète, pour les traduire, ne les a pas seulement regardés, il les a respirés, il s’est imprégné des brumes d’automne, des effluves salés

Qui montent jour et nuit des embruns de la mer.

« C’est d’une vérité intense, et la page où sont écrits ces beaux vers s’illumine réellement de ces clartés lunaires remuées par les flots ; et quelle inspiration sereine, robuste, émue devant la mer par ses splendeurs tranquilles et non par le danger quelle promène avec l’écume de ses vagues ! »

Si la manière habituelle de procéder du poète nous rappelle parfois les toiles les plus heureuses des Maîtres hollandais qui savaient faire grand