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THÉODORE DE BANVILLE


1823




Théodore de Banville est né à Moulins. Doué d’une précocité extraordinaire, il publiait à l’âge de dix-huit ans un premier recueil de vers, Les Cariatides (1841). Son œuvre poétique est considérable ; citons seulement quelques titres et quelques dates : Les Stalactites (1846), Odelettes (1846), Odes funambulesques (1857), Les Exilés (1866), Idylles prussiennes (1871), Les Princesses (1874). Il a en outre écrit un certain nombre de comédies, telles que Le Beau Léandre (1856), Diane au bois (1863), Gringoire (1866), Deidamia (1876), Socrate et sa femme (1886), ramenant ainsi au théâtre la poésie proscrite par les versificateurs de l’école du bon sens. Mentionnons enfin deux beaux poèmes dramatiques non destinés à la scène : Riquet à la Houppe (1884) et le Forgeron (1887).

On peut dire que Théodore de Banville est le dernier des Romantiques et le premier des Parnassiens. Il a gardé encore des uns l’enthousiasme, le coup d’aile ; il a déjà, comme les autres, le souci absolu, presque superstitieux de la forme.

Sur plus d’un point il a été un rénovateur ou un novateur. Les poètes du XVIIIe siècle, et plus encore l’abbé Delille et ses contemporains, avaient déshonoré la mythologie. L’école de 1830, par réaction, l’avait presque complètement négligée. « Théodore de Banville, a dit Théophile Gautier, introduisant, comme Goethe, la blanche Tyndaride dans le sombre manoir