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Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t2, 1887.djvu/180

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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


À GEORGES ROCHEGROSSE




Enfant dont la lèvre rit
Et, gracieuse, fleurit
Comme une corolle éclose,
Et qui sur ta joue en fleurs
Portes encor les couleurs
Du soleil et de la rose !

Pendant ces jours filés d’or
Où tu ressembles encor
À toutes les choses belles,
Le vieux poète bénit
Ton enfance et le doux nid
Où ton âme ouvre ses ailes.

Hélas ! bientôt, petit roi,
Tu seras grand ! Souviens-toi
De notre splendeur première.
Dis tout haut les divins noms :
Souviens-toi que nous venons
Du ciel et de la lumière.

Je te souhaite, non pas
De tout fouler sous tes pas
Avec un orgueil barbare,
Non pas d’être un de ces fous
Qui sur l’or ou les gros sous
Fondent leur richesse avare,