Et les chariots, grinçant sur la pierre,
Roulent les foins secs en amas branlants.
De la fauchaison voilà donc le terme ;
Bientôt l’on mettra la faucille aux blés,
Et tous les faneurs, ce soir, à la ferme
Pour le grand repas seront attablés.
« Déjà le couchant rougit le nuage,
Sortons vivement des sentiers ombreux… »
Mais un ancien veut que, suivant l’usage,
Tous jusqu’au fenil escortent les bœufs :
« Réjouissons-nous de ce temps propice !
Et qu’un bon chanteur au faîte du foin,
« Pour nous faire honneur, lestement se hisse
Et commence un air qui résonne au loin.
« Toi, de rameaux verts recouvre la tête
Des bœufs accouplés qui vont ruminant.
« Où sont les rubans gardés pour la fête ?
Qu’on me les apporte ici, maintenant.
« Très bien. Les voici, prends-les, Madeleine,
Mêle les couleurs, et pare à ton goût
« Fins corsets, chapeaux et bonnets de laine,
Les jeunes, les vieux, — oui, les vieux surtout !…
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ACHILLE MILLIEN.