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ALFRED BUSQUET

1819-1883


Alfred Busquet, né le 19 décembre 1819, débuta dans les lettres en 1843. Ce fut seulement en 1854 que parut Le Poème des Heures, annoncé bien des années auparavant. Appréciée de la haute critique, goûtée des lettrés, des délicats, cette belle œuvre n’arriva pas jusqu’au grand public dont l’auteur dédaignait le suffrage, mais elle classa du premier coup Alfred Busquet au rang des poètes.

Il publia successivement en 1861 La Nuit de Noël, et en 1872 Représailles, poésies patriotiques inspirées par la guerre de 1870.

Ses dernières œuvres ne furent réunies qu’après sa mort ; deux volumes de Poésies, qui contiennent toute sa vie, Le Triomphe de l’Amour, drame en vers, puis une pièce en prose, La Comédie du Renard, charmante et intéressante restauration du moyen âge.

Alfred Busquet était un poète timide, rêveur mais non paresseux ; il évitait le bruit, et, par une pudeur littéraire assez rare, redoutait la publicité. M. Maxime Gaucher a dit de lui dans la Revue Bleue :

« L’homme ne se livre pas tout entier par des confidences comme en font certains poètes, — confidences qui sont des confessions générales ; — il se laisse deviner. À travers les voiles discrets on entrevoit une nature tendre, rêveuse, quelque peu indécise et faite pour la contemplation plus que pour l’action. Le poète a cette physionomie particulière qu’il est tour à tour de toutes les écoles sans s’être enrégimenté dans aucune. Tantôt c’est un classique pur, tantôt un héritier de Chénier, tantôt un romantique