Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t3, 1888.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




JACQUES NORMAND


1848




Jacques Normand, né à Paris en 1848, se fit recevoir avocat à vingt et un ans. Soldat pendant l’année terrible, il rapporta de sa campagne Les Tablettes d’un Mobile (1871), journal en vers, puis il entra à ï École des Chartes. La fréquentation des vieux auteurs et spécialement des conteurs gaulois de la Renaissance lui fit retrouver à leur suite la veine abandonnée de joviale et légère humeur qui appartient en propre au tempérament français.

Parallèlement à ses travaux de paléographie, Jacques Normand écrivait des saynètes, des récits en vers, qu’il a rassemblés sous le titre de Paravents et Tréteaux (1875). À côté de morceaux joyeux et populaires comme Les Écrevisses et Le Chapeau, et de contes émouvants comme La Gervaise, on y trouve la restitution très intelligente d’une farce du XVIe siècle, La Cornette, qui gagna à l’auteur l’attention du public lettré. Ce premier succès engagea Jacques Normand à faire jouer de délicates comédies en vers, Le troisième Larron, L’Auréole, L’Amiral, etc., qui toutes ont été favorablement accueillies. Déjà il avait publié un recueil intitulé : À tire-d’ailes, où il abordait la poésie de sentiment. Ensuite vinrent Les Moineaux francs (1887), si bien nommés, qui témoignent d’une grande souplesse d’imagination et d’une remarquable finesse d’esprit. Moineaux charmants et ironiques des Tuileries et du parc Monceau, « ils bravent, a dit M. de Pontmartin, les embarras de Paris et les foules du dimanche... et tandis que les merles nous sifflent à