élicien Champsaur est né à Digne
(Basses-Alpes). Mais arrivé de bonne heure à Paris, il s’est rapidement initié
aux secrets de la grande ville, qu’il connaît dans ses replis
les plus cachés. Romancier des mœurs intimes, chroniqueur hardi et
parfois redoutable, il excelle à peindre les corruptions du boulevard, du
théâtre et des salon. Chez lui, il n’y a pas de scission, du reste, entre le
poète et le prosateur. — Ce ne sont pas les bois et leurs parfums que l’on
respire dans les vers de M. Champsaur, mais les senteurs pénétrantes et
artificielles s’échappant des coins les plus étrangement mondains. C’est
l’iris et l’ylang-ylang qui sont répandus dans le volume si bien nommé :
Parisiennes (1887). — La muse de M. Champsaur se garde de vêtir
aucun costume antique. Pas de solennité dans sa démarche. Légèrement
effrontée et le nez au vent, elle porte le chapeau à la dernière mode, à la
mode de demain, et se promène avec des mouvements qui ne rappellent en
rien la Sapho grecque, mais en tout la Sapho nouvelle.
Tant de modernité est absolument naturel à M. Champsaur. Rien
de voulu dans sa curiosité et son goût pour les mystères que produit et
recèle une civilisation avancée comme la nôtre. — Physionomie originale,
écrivain preste, rompu avec les rythmes comme avec le joyeux savoir,
M. Champsaur est, parmi les jeunes gens, l’un de ceux qui mérite le plus
d’attirer et de retenir l’observateur et le critique.