arcel Collière né à Paris le 10 février 1863,
n’a publié qu’un petit recueil de vers sous le titre de : La Mort de
l’Espoir (1888). Mais les poèmes dont il est l’auteur ont
révélé en lui un lyrique plein et originalité et un fin ciseleur de rimes. Aussi
mérite-il de figurer dans cette anthologie, pour la puissance des expressions
comme pour les qualités de rythme et de coloris, qui semblent devoir lui
assigner une belle place parmi les poètes contemporains.
La Mort de l’Espoir a été éditée par Alcan-Lévy.
orsque au fond du dernier et du plus morne cercle
Le Dante contempla l’éternel Foudroyé,
Que le vivant enfer, pesant comme un couvercle,
Murait dar.s les débris de son rêve broyé,
Il crut avoir touché le fond de l’épouvante,
Et sentit chanceler la haine du maudit,
Qu’ébranlait dans son cœur la pitié décevante :
Or, son trouble muet, Lucifer l’entendit.