ouis Marsolleau est né à Brest le 21 juin 1864. En
1886, il a publié son premier volume de vers : Les Baisers
perdus. Nature étrange où les dons les plus divers se mêlent
et se confondent. M. Marsolleau nous apparaît comme un voluptueux et
un sentimental. La chair et l’âme se font entendre à la fois dans son livre
très personnel et où le poète s’est mis lui-même tout entier sans
arrière-pensée, avec la sincérité de sa jeunesse. À côté des images ardentes et de
la folie d’amour, on rencontre des délicatesses qui vont presque jusqu’au
madrigal ou à la mièvrerie la plus raffinée. Avec des mots ingénieux
M. Marsolleau sait rendre les situations les plus osées et les passions les
plus hardies.
Dans son prochain volume, L’Amour de la Vie, le poète montrera toutes les qualités du début, mais avec quelque chose de plus intime peut-être et de plus mélancolique. Ce qui distingue cet artiste si fin, c’est qu’il ne songe jamais à prendre la plume pour aligner des mots et faire sonner des rimes, mais pour rendre les sentiments et les sensations dont il est tourmenté. Ses vers sont essentiellement vivants et tout pleins de lui-même, ce qui ne les empêche pas d’appartenir à l’art le plus habile.
L’œuvre poétique de M. Marsolleau paraît chez A. Lemerre.