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C’est l’aurore. Un frais frisson court dans les branches.
Les nénuphars ouvrent sur l’eau leurs splendeurs blanches.
Sur les bords, s’éveillent, clairs, des chants d’oiseaux.
La brise penche, à son passage, les roseaux.
Ophélie, avec des rieurs, au flot bercée,
Au fil de l’eau, s’en va très pâle et trépassée.
Romarins déchiquetés, bouquets broyés,
Espoirs finis, baisers perdus, amours noyés.
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Quelquefois, désir de gloire, amour de femme,
On sent en soi passer un rêve, au fil de l’âme.
Un beau rêve, aurore en fleur, joyeux et fort.
On s’aperçoit, quand on y touche, qu’il est mort.
Romarins déchiquetés, roses broyées,
Espoirs finis, baisers perdus, amours noyées.
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... Ophélie, avec des fleurs, bercée au flot,
Là-bas, bien loin, s’en est allée, au fil de l’eau.