utter-Laumann, né à Paris, est cependant saisi de la nostalgie de la mer. Dans les rues, dans les salles de
rédaction, son œil contemple partout l’immensité verte. Cela ne
l’empêche pas d’avoir sous la plume une spirituelle gaieté et
quelques-uns de ces mots dont le Parisien — et surtout le Parisien de
Montmartre — est si avide. Mais si les riants propos trouvent accès
auprès de lui, et s’il sait fort bien leur donner la réplique, on sent qu’il
ont aimé avant tout à entendre les sanglots de la côte bretonne et normande
et à réfléchir dans son imagination la solitude désolée de l’Océan
Quoi qu’il fasse, M. Laumann a presque toujours une mélancolie découragée jusque dans son sourire. Mais ce n’est pas précisément le rire qui entretient le génie ; la vraie poésie, n’est-ce pas une plante qui naît et se développe surtout dans les larmes, dans les sources amères.
Il reste à M. Laumann d’avoir adoré la mer avec sa grande tristesse mieux peut-être qu’aucun de nos contemporains. Il lui a voué un culte d’autant plus profond que la lamentation des flots répond davantage à l’état de son propre cœur. Nul n’a rendu avec plus d’émotion et de talent l’éternel gémissement qui soulève le sein de l’Atlantique.
M. Laumann, auteur de nouvelles et de romans fort remarqués, a
publié en 1886, chez A. Lemerre, un volume de poésies : Par les
Routes.