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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.


LES LITS




J’aime l’intérieur simple des paysans,
Le dressoir en noyer plein de vaisselle peinte,
La table sur laquelle on a mis une pinte
De cidre ou de vin frais qui date de deux ans.

À côté du portrait naïf des vieux parents,
Au mur est accroché le plâtre d’une sainte
Qui protège la ferme, et dont la tête est ceinte
D’une couronne en rieurs aux tons fort apparents.

Épinal a mis là ses candides images :
Le portrait d’un héros, la prière des Mages
Complètent l’ornement qu’on eut à peu de frais,

Et le soleil y vient, ne laissant qu’un coin sombre
Où repose un enfant souriant, rose et frais,
iuqucl une femme est assise dans l’ombre.


(Les Poèmes de la Chair)





DEVANT LA MER




J’ai souvent écouté ta musique, ô Wagner !
Et j’ai courbé le front devant ton fort génie,
Mais le rythme puissant de ta fauve harmonie
            Ne vaut pas le chant de la mer.