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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.



UN BOUQUET


ENVOI




Mignonne, au point du jour, promeneur matinal,
J’ai butiné ces fleurs : elles venaient d’éclore.
Je les cueillis pour vous dans les pleurs de l’Aurore,
Et nul n’a respiré leur parfum virginal.

Le bouquet n’est pas beau, mais il n’est point banal ;
J’ai pillé sans choisir dans le jardin de Flore ;
J’allais... Mes mains cueillaient trop lentement encore
Au gré de mon désir... Ai-je fait bien, ou mal ?

Cette cerbe de fleurs sera bientôt fanée,
Qui sait ? peut-être avant la fin de la journée.
Bouquet et souvenirs, Mignonne, est-ce tout un ?

Dans votre sein charmant gardez mes fleurs fidèles,
Et puisse votre cœur s’imprégner du parfum
De l’amour chaste et vrai que mon cœur mit en elles !


(Sous les Pommiers)





VATEL




Il est bon qu’on admire, il est juste qu’on vante
Ce jour d’explosion littéraire et savante
Où le Cid de Corneille émerveilla Paris
Et le siècle où, charmant les cœurs et les esprits,