Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t4, 1888.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Mille fois plus que l’implacable aimant.
Être angélique, adorable et charmant,
Ouvre tes bras : je n’ai plus rien à craindre !
Tout disparaît inévitablement ;
Mais mon amour pour toi ne peut s’éteindre !

Aimons ! À quoi servirait le printemps
Si je n’avais pas le droit de te dire :
À toi ma vie, à nous deux nos vingt ans !
Nous nous aimons ainsi que dans Shakspeare,
Et s’il fallait conquérir un empire
Pour qu’à ton front brillât le diamant,
Je partirais, belle, sur le moment :
Tu n’aurais pas le soin de m’y contraindre.
Tout ira choir en un gouffre inclément ;
Mais mon amour pour toi ne peut s’éteindre !

Le dieu d’amour aime les combattants
Au cœur desquels la passion respire.
Honte à jamais aux pleurs débilitants !
Ton œil profond, où mon âme se mire,
N’a point douté du plaisir qu’il m’inspire
Et ne veut plus rompre l’enchantement.
Si ta pensée est mon soulagement,
Tu garderas la mienne sans te plaindre ;
Et nous fuirons ce monde en nous aimant !
Mais mon amour pour toi ne peut s’éteindre !


ENVOI


Princesse ! ô toi ma gloire et mon tourment !
Plus qu’un sommeil de Belle-au-bois-dormant,