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XXXVI


Les arbres de la forêt eurent des noms humains comme les enfants, les bêtes et nous-mêmes. Les plus anciens, avec le rire du vent et des nids dans leurs hautes ramures, avec la foudre et le soleil sur leurs visages de siècles, nous apparaissaient d’antiques hommes sacrés, des druides aux longues barbes vénérables. Nous les évoquions au temps des dédicaces ; ils présidaient à nos fêtes. Leurs feuilles, comme des langues mobiles et vives, répondaient à nos implorations filiales. C’étaient là des images de grande vie, comme