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Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/110

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Enfin, l’août ramena les besognes lointaines. De nouveau elle se loua pour la fenaison et la moisson, mais ils ne s’oubliaient plus dans les bois. Chacun d’eux possédait une clef ; le premier rentré allumait le feu en attendant l’autre ; et ils avaient des habitudes régulières de vieux époux. Comme le précédent été, elle partait au chant du coucou, tout le jour suait sous les flammes solaires, et par moments immobile en des songeries, s’attardait à contempler les mères et leurs petits dans la clarté des herbages. Et toujours l’impérissable désir d’une progéniture rongeait son ventre qui ne voulait pas germer. Aucun homme n’aurait donc le pouvoir de l’engrosser ; sa poitrine ne connaîtrait pas le gonflement des mamelles ; elle ne verrait pas fleurir sa chair dans une créature sortie de sa douleur. Et pleine de colère pour ses flancs inféconds, quelquefois elle les frappait du plat de ses mains pour les punir, avec un cri monté de sa maternité vide. Mais à deux mois de là, soudainement le flux cataménial tarit ; elle eut des vomis-