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Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/148

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lasse. Et quand la clôture fut achevée, vers midi, la grosse Pidoux tira la porte, soufflant dans ses bajoues, lentement descendit la partie du chemin qui dévalait le versant de la bosse, devant la maison des ennemis. C’était la première fois qu’elle se hasardait par là, depuis leurs disputes : elle allait les mains derrière le dos, à petits pas de propriétaire, en une rage froide de les braver, forte de son droit ; et Michel qui n’avait pas osé la suivre, de son seuil la regardait quelquefois s’arrêter, plantée dans le paysage, comme un tronc d’arbre.

Un instant la silhouette de Lalie se dressa derrière la vitre, menaçante ; puis Félicien doucement gagna le jardin, et le logis retomba à son immobilité. Mais, comme Joanne remontait le chemin, ses vastes mamelles secouées à chaque pas, avec le tangage de ses hanches massives, une pierre l’atteignit dans cette circonférence de lune, qu’elle tournait opiniâtrement vers eux. Et, les poings tendus, hors d’elle, la bouche largement béante dans le ballottement de