Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/182

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que un air casseur, sous son chapeau de paille, fiché obliquement. D’ailleurs, par la fenêtre de la chambre à manger, ouverte, des traces de bombances se décelaient, tout un rang de « cadavres » sur la table, avec les débris d’un gâteau aux raisins, des verres de liqueur délaissés, de larges taches de café et de vin maculant la nappe et les serviettes.

Michotte, invité à dîner, était venu le matin, les avait accompagnés à la messe, par condescendance, jusqu’à midi avait été promené à travers le moulin, l’étable, l’écurie et la basse-cour. Même, pour l’amuser, Bellotte avait commandé à Floupet, le farinier, un grand gnolle, jambé de perches à haricots, de mettre en mouvement la roue ; ils étaient aussi montés au grenier, par une échelle droite, si raide que la cousine avait manqué se renverser sur lui ; mais il l’avait soutenue par les hanches, sans penser à mal ; et là haut, tout seuls, leurs vêtements poudrés de farine, ils avaient éprouvé une courte gêne.