Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/20

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de la vesprée, de même qu’elle avait dit au matin : – « Le voilà qui arrive » – elle voyait trembler l’échelle au long du puits et pensait à part elle :

— « À présent, il met son pied sur l’échelon qui touche le fond ; l’échelle a remué et il a commencé à monter. Voici qu’il sort noir et souillé du puits ; il se lave les jambes et les bras dans un seau d’eau fraîche. Mon Tys est sorti de la nuit : et il a allumé le fanal au-dessus du puits. Et maintenant il s’en va par la rue, du côté où les autres hommes et lui ont leur logement. »

Ka conjecturait l’échelle et l’orifice où plongeait l’échelle ; mais le puits ne suscitait plus en ses songeries moins tristes le trou noir au fond duquel une forme vague se meut comme un mort qui aurait ressuscité. Et une nuit de la première semaine du même mois, sa vieille parente, Anna Gitz, la sœur de son père, étant auprès d’elle, les grandes douleurs déchirèrent enfin son flanc ; elle appela Tys à travers les larmes ; et quelqu’un entra qui n’était pas Tys Pop-