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Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/19

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— Le voilà qui arrive, songeait-elle ; il tient sa pipe entre les dents et sous le bras il porte son briquet. Et maintenant il ôte sa veste, mon Tys ; il a aussi chaussé ses sabots, et il a regardé à l’échelle, par-dessus le puits, avant d’y descendre, et ses camarades sont venus, et il est descendu dans le puits.

Ka ensuite se mouvait par les chambres et le champ, alourdie par le ventre, et il y avait sept mois qu’elle avait conçu. Cependant elle allait, le corps rejeté en arrière, comme une qui, ayant un fardeau à porter, rassemble ses forces et marche jusqu’à ce que le fardeau échappe à ses mains. Ainsi allait Ka, rangeant toutes choses dans la maison, tenant les chambres et le grenier en bel ordre, bêchant la terre ou semant la graine ; et comme ils avaient, à la foire dernière, acquis de bel argent un cochon, elle l’engraissait d’orge bouillie, de légumes cuits à l’eau et de pommes tombées, suivant la saison.

Puis, l’horloge sonnant le commencement