Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/243

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groupes, lui raide et dur, les pommettes inaltérées dans son long visage de pierre, debout comme un chêne sous la cuite de soleil qui chez les autres mûrissait l’ivresse. D’une irréfléchie et jalouse colère, alors il arracha la rose de sa boutonnière et la piétina.

Mais tout à coup Maugranbroux fut raccroché par un torve et louche pitaud – tenancier d’une petite borde voisine – lequel, mine oblique, lui insinuait la cession d’un lopin qu’autrefois avait guigné le riche fermier. Un incendie, l’incurie aussi l’ayant induit en mal d’argent, il arrivait tenter l’affaire, en s’excusant de si mal tomber.

— La faim fait sortir le loup du bois, pensa Maugranbroux.

Et tout de suite regagné à la passion de la terre, sa ruse s’incita à la perpétration d’un bon coup.

— Eh ! la fermière, dit-il à Angeline, va-t’en donc voir là-bas si j’y suis. Les affaires sont les affaires, pas vrai ! Le plaisir vient après.