Page:Lemonnier - Ceux de la glèbe, 1889.djvu/244

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Plantés l’un devant l’autre, ils avaient gagné un coin où, nez à nez, ils se parlaient. Les convives, à présent, refluaient vers les tables où, dans des bols de faïence enluminés de floraisons crues, les servantes venaient de verser le café. Le père Roland, ensuite, tira du bahut les liqueurs. La fermentation du vin, activée par l’air des cours, encore s’accéléra aux chaleurs de l’alcool. Et un brouhaha, avec la fumée plus dense des cigares, s’échappait des fenêtres, traînant jusqu’à Maugranbroux, qui toujours s’atermoyait en ses marchandages. Léon, de sa place, appuyait des regards lourds sur la petite mariée, toute seule, avec la place du vieux mari vide auprès d’elle.

— Où diable reste donc mon gendre ? s’exclama au bout d’une heure le vieux Roland.

Des voix sur le seuil appelèrent :

— Maugranbroux !

Mais ils avaient quitté la ferme, tous les deux. La vachère affirma les avoir vus re-