Page:Lemonnier - Félicien Rops, l’homme et l’artiste.djvu/100

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des âges se décante à travers l’innombrable paganisme des petits sujets où il voisine avec les faunes et les nymphes. Sa prédestination d’être au fond, sous l’apparence ityphallique, l’un des plus âpres moralistes de la sexualité, y perce déjà dans ce qui ne s’atteste encore qu’un goût un peu morbide d’éréthisme et de lasciveté. La fille, dernier avatar de la Vénus éternelle, étrange composé de braises et de glace, y garde, dans la nudité et le baiser, l’air avenant et peu redoutable des Cydalises du siècle antérieur. C’est l’aventure du plaisir et le relai aux auberges où la nappe est toujours mise, plutôt que le tragique amour avec ses lits changés en bûchers. À coups de rires plus encore qu’à coups de dents, le jardin des pommes d’or est saccagé dans les rencontres friandes de ces manuels des rendez-vous galants que sont les petits livres de Poulet-Malassis.

Ramiro, pour la seule année 1864, énumère le Théâtre de la rue de la Santé ; le Parnasse satyrique de Théophile de Viau ; le Dictionnaire érotique moderne, par un professeur de langue verte (Alfred Delvau) ; les Gaîtés de Béranger ; l’Art priapique ; Lupanie ; H. B. par un des quarante de l’Académie française, « avec un frontispice stupéfiant dessiné et gravé par S. P. Q. R. Eleutheropolis » ; Gamiani ou deux nuits d’excès ; les Aphrodites par André de