Page:Lemonnier - Félicien Rops, l’homme et l’artiste.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

raissent qu’après des délais où se sent le désabusement ; mais la presse travaille toujours ; les bras en croix auxquels s’accrochent les bras du bon Nys, font une ombre active dans l’atelier ; et pendant cinq ans, un relent d’encre, de chiffons gras et d’acide traîne dans l’art belge. S’il en est qui s’arrêtèrent en chemin, des griffes décisives et sûres, par contre, estampillent le recueil :

Artan, Von Thoren, T’scharner y ont des cuivres décidés et moelleux. Storm de Gravesande y annonce sa grande manière de plus tard. Hannon manifeste une pointe diligente, incisive et nerveuse. Taelemans entaille sa plaque de hachures où joue, à la bonne mode ropsienne, l’accent de la morsure.

Cinq ans ! et puis les ressources s’épuisent, les âmes mollissent, tout ce grand effort, sans s’annuler, se désagrège. On a trop bien senti que l’eau-forte en Belgique ne nourrit pas son homme et que le goût de la nation va