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II


Dans cette vie d’enfant alerte et gai, brusquement quelque chose se cassait. Douze ans de tendre affection filiale s’en allaient dans le coup de vent de la mort ouvrant les portes et les refermant à jamais sur le départ d’une bière où l’on emportait le compagnon et l’ami de toutes les heures, son père. Il n’y eut plus alors dans la grande maison vide où le bon Buch ne vissait plus son basson, où ne s’entendait plus la flûte de Van Gelroth, où l’âme de Bach restait morte aux touches du piano, que la mère, vieillie d’une fois par les liens rompus. Une ombre un peu de temps dut planer sur l’enfant. Nul n’aima d’un plus ferme amour ses géniteurs : « bonnes gens, écrivait-il un jour, nobles et grands caractères dans leur simplicité et dont les bonnes figures me restent dans le cœur et l’esprit. »

Si rien n’est venu jusqu’à nous de son application d’écolier, on n’ignore pas cependant que l’outil qui l’illustra, déjà lui démangeait la main. Un très vieil homme se rappelait, il n’y a pas longtemps, avoir vu dans la famille