clara que « cette composition découvre plus qu’aucune autre les inépuisables effets d’une palette qui sait tout rendre ».
Au Salon de 1819 encore, le critique Jal signalait le tableau de la Duchesse d’Angoulême s’embarquant à Bordeaux[1] « parmi les ouvrages les plus remarquables du Salon ». Gros lui semblait être « le premier coloriste de son siècle et peut-être le plus habile coloriste après Rubens » et, à Kératry, « le premier dessinateur et le premier coloriste de France ». C’étaient des qualités de ce genre qu’on reconnaissait dans les portraits de Mme Turpin de Crissé et de Mme de La Riboisière, Gros restait assez préoccupé de la technique pour s’essayer dans le genre nouveau de la lithographie dont M. de Lasteyrie s’était fait le propagateur ; il dessinait pour un de ses recueils un Arabe au désert et un Chef turc à cheval.
Pourtant son esprit demeurait hanté de l’idée de la grande peinture et même de la peinture religieuse, que jamais depuis sa jeunesse il n’avait abordée une seule fois (car le projet de décoration pour l’église Sainte-Geneviève était en réalité de caractère historique). Quand l’église de la Madeleine allait être achevée et qu’on en combinait la décoration, il témoigna le désir d’y peindre Saint Denis prêchant dans les Gaules : « Mon désir est tel que je crains d’en indiquer un autre. » Il en reçut en effet la commande par un arrêté du 31 mai 1816, mais ne l’exé-
- ↑ Musée de Bordeaux.