Page:Lemonnier - Gros, Laurens.djvu/81

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bien par les partisans d’Ingres que par ceux de Delacroix, c’est un fait à mettre en lumière.

Le déclin de sa renommée apparut, lorsqu’on vendit, en mai 1828, la collection de tableaux d’un M. B. (Bizet), « se composant à peu près, disait l’auteur du catalogue, de l’œuvre complète de M. le baron Gros ». Il ajoutait : « Il (M. B…) livre pour la première fois… l’occasion de posséder des ouvrages de M. Gros, l’un de nos premiers maîtres vivants et notre premier coloriste », ouvrages qui sont « introuvables ». Jal fit, dans la Pandore, un article enthousiaste. Dans cette collection figuraient des esquisses de Nazareth, de Jaffa, d’Aboukir, d’Eylau, des portraits de Joséphine, de Caroline Bonaparte, de Murat, etc., le passé le plus glorieux du peintre. Les prix furent cependant bas, et, tout en tenant compte du fait qu’à cette époque le public ne goûtait généralement pas les esquisses et n’en sentait pas la valeur, il faut bien reconnaître que la vente était un insuccès. Un certain nombre de toiles furent retirées ou rachetées par Gros.

Il ne lui restait plus guère qu’une force : son atelier qui, à l’origine, avait été extrêmement fréquenté par des Français ou des étrangers. Encore y eut-il diminution du nombre et de la valeur des élèves, dans les dernières années. À côté d’artistes illustres comme Raffet, renommés comme Couture, ou estimables comme Riesener ou de Rudder, on ne trouve guère de 1827 à 1835 que des noms d’inconnus. Mais, comme professeur à l’École des Beaux-Arts et membre de l’Institut, Gros avait l’avantage