Page:Lemonnier - L'Hallali, sd.pdf/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
l’hallali

dit que les cheveux des morts repoussaient dans les grandes herbes des cimetières, il n’osa plus de longtemps regarder les cheveux de sa mère. Dans son lit, sans pouvoir dormir, il restait aux écoutes du vent sous les portes, du bruit menu de la brique s’émiettant, du vrillement de l’artison dans les boiseries. Une fois, ayant cru entendre des voix dans la Chambre du sang, il était tombé devant la porte. Il avait fallu deux heures pour le ramener à la vie : il lui en était resté des suffocations, des points au cœur et comme un froid grelottant au fond de sa maigre petite poitrine.