Page:Lemonnier - Le Bon Amour, 1900.djvu/160

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petite maison où elle vivait avec une vieille servante.

Je ressentis, en y pénétrant, l’émoi novice d’un jeune homme ; j’eus le tremblement de franchir un seuil sacré ; et rien n’y rappelait plus le passé, aucun vestige du temps où je l’aimai du mauvais amour. Elle me dit plus tard qu’elle ne s’était pas séparée d’un coffret où reposaient les reliques de notre ancienne vie ; elle ne l’avait plus ouvert et je ne voulus jamais qu’elle l’ouvrît devant moi.

Fréda me permit donc de venir librement la voir. Je sentis vraiment alors que la créature qui agit dans la liberté de sa conscience en se conformant à la nature est plus haute dans l’ordre éternel que les autres. La peur mesquine du monde qui auparavant me tour-